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DE HENRI III. [l576] 133
Au commencement du mois de may, l'édit de pacification etant resolu et dressé à Valery par les gens de Monsieur, du prince de Condé et du duc Casimir, assistés de Pybrac et autres du conseil du Roy, les reistres se retirèrent vers la frontière de Lorraine, attendans qu'on fournît au duc Casimir le premier payement de trois millions six cents mil livres à lui accordés pour avoir si bien ruiné la France ; et furent, pour sûreté du payement de ladite somme, baillez les plus précieuses bagues du cabinet du Roy, et trois ou quatre grands seigneurs en ostage.
Le lundy 7 may, furent publiées [en pleine audience] au parlement, les lettres patentes du Roy contenant l'annulation de l'emprisonnement, et la declaration de l'innocence du marechal de Montmorency.
Ledit jour, les avocats et procureurs du parlement furent par le premier president appellez et assemblez au Palais en la salle de Saint-Louis, afin de se cottiser et prester au Roy la somme de cent mil livres, qu'il s'étoit promis de tirer de leurs deux communautez. De fait, chacun fit quelques offres, lesquelles ne furent suivies, ains augmentées par les taxeurs, lesquels envoyèrent aussitost après, à chacun des plus apparens et aisez avocats et procureurs, un billet de leur taxe, signé Pottier (-), qui etoit secretaire des finances à ce commis par le Roy ; dont y eut grande plainte et murmure. Et toutesfois il ne falloit laisser de payer, etporter chacun la somme de sa taxe aux coffres du Louvre, et en rapporter quittance pour lui servir en tems et lieu. Semblables taxes furent faites sur les autres officiers,
(') Pottier : Louis Potier, seigneur de Gesvres.
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